Haïti – Insécurité : La fermeture de l’Ambassade américaine à Tabarre contredit les assurances de sécurité de Washington

L’Ambassade des États-Unis d’Amérique en Haïti a annoncé, ce lundi 4 août 2025, la fermeture temporaire de ses bureaux à Tabarre, après de violents échanges de tirs survenus dans les environs immédiats de la mission diplomatique. Selon un communiqué publié sur le site officiel de Département d’État Américain, tout le personnel a immédiatement été confiné à l’intérieur du bâtiment, et tous les déplacements hors du complexe sont suspendus jusqu’à nouvel ordre.

Cette décision intervient dans un contexte de tension extrême dans la commune de Tabarre, théâtre récurrent de violences armées. Des rafales d’armes automatiques ont été entendues dès les premières heures de la journée. La zone est largement contrôlée par des groupes armés, notamment celui dirigé par le puissant chef de gang Vitelhomme Innocent, activement recherché par les autorités haïtiennes et américaines.

Ce nouvel épisode souligne l’ampleur de la crise sécuritaire en Haïti, où la situation ne cesse de se dégrader malgré les annonces d’appui international, notamment le déploiement prévu d’une mission multinationale conduite par le Kenya.

Pourtant, en juin dernier, la Secrétaire américaine à la Sécurité Intérieure, Kristi NOEM, justifiait la fin du statut de protection temporaire (TPS) pour certains Haïtiens en évoquant une « amélioration des conditions environnementales » dans le pays, estimant que le retour des bénéficiaires se ferait « en toute sécurité ».

Une déclaration en total décalage avec la réalité du terrain, selon plusieurs observateurs. Entre janvier et mai 2025, les Nations Unies ont recensé des milliers de morts et de blessés liés aux violences armées, des dizaines de milliers de déplacés internes et une paralysie quasi-totale des institutions étatiques.

La fermeture de l’Ambassade américaine, bien qu’elle ne soit pas une première, illustre l’ampleur des risques encourus, y compris pour les représentations diplomatiques. Elle met également en lumière les contradictions d’un discours officiel américain qui minimise, dans certains cas, l’effondrement sécuritaire en cours.

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