Un nouveau rapport de l’ONU alerte sur une année noire pour les droits humains en Haïti

Un rapport sur le quatrième trimestre de l’année 2024, publié par l’ONU le 4 février 2025, révèle une détérioration dramatique de la situation des droits de l’homme en Haïti. Entre octobre et décembre 2024, 1 732 personnes ont été tuées et 411 blessées. Les enlèvements ont atteint 1 494 cas en un an. Trois massacres ont fait plus de 300 morts. Les gangs contrôlent toujours la circulation et multiplient les violences sexuelles. La police est aussi accusée d’exécutions extrajudiciaires. Le phénomène de justice populaire a coûté la vie à 596 personnes en 2024. Face à ces horreurs, les autorités tardent à agir efficacement.

En effet, le rapport documente l’intensification des violences entre octobre et décembre 2024. En trois mois, 1 732 personnes ont été tuées. En un an, le total s’élève à 5 626 victimes. De plus, 2 213 personnes ont été blessées au cours de l’année 2024. Ces violences impliquent des gangs, des groupes d’autodéfense et les forces de police.

Au dernier trimestre, 431 personnes ont été enlevées par des gangs. En un an, Haïti a enregistré 1 494 kidnappings. Ces enlèvements frappent toutes les catégories sociales sans distinction. Le rapport stipule également trois massacres particulièrement sanglants. À Wharf Jérémie, Pont Sondé et Petite Rivière de l’Artibonite, plus de 300 personnes ont été tuées. Ces attaques illustrent l’impunité dont bénéficient les groupes armés.

Justice populaire, violences sexuelles et enrôlement forcé des enfants

L’ONU souligne la montée des exécutions extrajudiciaires par des citoyens. Entre octobre et décembre, 268 personnes ont été lynchées ou exécutées. Sur l’ensemble de l’année, le nombre de victimes a atteint 596. Les gangs continuent d’utiliser le viol comme une arme de domination. De nombreuses femmes et jeunes filles sont victimes d’exploitation sexuelle. Les gangs enrôlent aussi, de force, des jeunes garçons pour asseoir leur contrôle.

Des restrictions à la liberté de circulation et des exécutions sommaires

Les gangs empêchent la libre circulation des habitants dans les principales routes menant à Port-au-Prince. Ils s’attaquent aussi aux écoles et aux hôpitaux. La police nationale, quant à elle, a mené plusieurs opérations contre les gangs entre octobre et décembre. Ces interventions ont fait au moins 771 morts et blessés. Près de 40 % des victimes sont des civils fauchés par des balles perdues. En parallèle, 80 exécutions extrajudiciaires auraient été commises par des policiers. Le total pour l’année 2024 s’élève à 281 victimes. Parmi elles, des chauffeurs de mototaxi et des marchands ambulants.

Des conditions carcérales inhumaines et l’inaction face à l’impunité 

Le rapport de l’ONU dénonce aussi les conditions de détention dans les prisons haïtiennes. Entre octobre et décembre, 21 détenus sont morts en détention. En un an, le nombre de décès en prison a atteint 186. Malgré quelques initiatives judiciaires, l’impunité reste une réalité en Haïti. Aucune avancée significative n’a été enregistrée après les massacres de Wharf Jérémie et Pont Sondé. L’Inspection Générale de la police n’a pris aucune mesure après les exécutions extrajudiciaires. Depuis juin 2023, aucun policier n’a fait l’objet d’une enquête approfondie.

L’ONU lance un appel urgent à l’action et met en garde contre la détérioration continue de la situation en Haïti. Sans mesures concrètes, la crise des droits humains risque de s’aggraver encore davantage.

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