Haïti : l’OEA met en chantier un plan d’appui multidimensionnel à la crise

L’Organisation des États américains (OEA) a entamé l’élaboration d’une feuille de route en cinq axes pour appuyer Haïti dans sa quête de stabilité. Cette initiative, lancée lors d’une première réunion du Groupe des amis d’Haïti au siège de l’organisation, s’inscrit dans le cadre de la résolution 3039 de l’Assemblée générale de l’OEA. Elle est conduite par le secrétaire général Albert RAMDIN.

Réunis dans le Salon des Amériques, plusieurs représentants d’États membres et d’organisations internationales ont échangé sur les réponses à apporter à la crise haïtienne, dans un contexte marqué par une dégradation rapide de la sécurité et des conditions de vie.

La feuille de route repose sur cinq volets prioritaires à savoir le renforcement de la sécurité, l’aide humanitaire, le dialogue politique inclusif, la restauration de la légitimité électorale et la relance du développement socio-économique.

Le diplomate Albert RAMDIN a souligné l’importance d’une approche cohérente, axée sur les besoins réels de la population et fondée sur la participation active des acteurs locaux. Il a également appelé à une meilleure coordination des partenaires internationaux afin de maximiser l’impact de l’aide et d’éviter les chevauchements.

Cette feuille de route est élaborée en concertation avec les autorités haïtiennes, le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), ainsi que la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS). Elle vise à clarifier les priorités et orienter l’aide internationale vers des actions concrètes et structurantes.

La représentante permanente d’Haïti auprès de l’OEA, l’ambassadrice Myrtha DÉSULME, a alerté sur l’aggravation de la situation sur le terrain et plaidé pour une mobilisation rapide autour d’un plan coordonné.

Parmi les participants figuraient : Antony ANDERSON, représentant permanent de la Jamaïque, Carlos Ruiz MASSIEU, chef du BINUH, David KERICH, observateur du Kenya auprès de l’OEA, Mara TEKACH, directrice de la MMAS, ainsi que des représentants de la BID, de l’OPS, de l’IICA, de la Banque mondiale et de la Fondation panaméricaine de développement (PADF).

Tous ont reconnu l’urgence d’une réponse globale et intégrée, notamment en matière de sécurité, santé publique, agriculture, et création d’opportunités économiques.

En marge des discussions, Albert RAMDIN a proposé la tenue d’une conférence internationale des donateurs, sous la coordination de la Banque interaméricaine de développement (BID), pour financer les premières phases du plan. Il a renouvelé son appel à une mobilisation rapide, respectueuse des principes de la Charte de l’OEA, face à l’urgence sécuritaire et humanitaire en Haïti.

La version finale de la feuille de route sera soumise au Conseil permanent de l’OEA, après consultation avec les principaux partenaires. « Il ne s’agit pas d’imposer une solution toute faite », a précisé M. RAMDIN, « mais de construire un cadre clair et partagé, auquel Haïtiens et partenaires internationaux pourront contribuer ensemble. »

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