Éditorial: La concurrence déloyale entre le CPT et le Gouvernement fragilise la transition politique

L’exécutif bicéphale est au bord du gouffre. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le Gouvernement dirigé par Dr Garry CONILLE ne s’entendent pas. Les dernières querelles pendant la préparation pour la participation d’Haïti à la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU sont la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Une situation qui met à mal une grande discordance entre les deux branches de l’exécutif.

D’une part, il y a un ambitieux qui, avec le support inébranlable de la communauté internationale notamment les États-Unis, se croit à la fois Président et Premier ministre. Le comportement de Garry CONILLE prouve qu’il ne fait montre d’aucun respect pour les membres du Collège Présidentiel, en particulier le Président du CPT, Edgard LEBLANC Fils.

Voulant poursuivre ses propagandes sur le bilan de ses 100 premiers jours à la tête du gouvernement transitoire, le locataire de la Primature s’est précipité au lendemain de ses 100 jours moribonds pour se rendre à New-York. Avant son voyage, il a écrit sur son compte X qu’il prend la tête de la délégation haïtienne devant représenter Haïti à l’Assemblée générale des Nations-Unies.

Alors que cette responsabilité revient au Conseiller-Président Edgard LEBLANC Fils en tant que coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition. Ce qui a provoqué des gorges chaudes entre les deux organes de l’exécutif, le CPT et la Primature.

S’il est vrai que le problème a été réglé et finalement le président du Conseil Présidentiel de Transition est allé à New-York, l’incident avec le Conseiller-Président Leslie VOLTAIRE pendant la rencontre du PM haïtien avec le président du Brésil Luiz Inácio Lula, n’a fait qu’empirer les relations entre le gouvernement et la présidence.

D’autre part, le Conseil Présidentiel de Transition et ses neuf membres évoluent dans l’ombre du gouvernement de CONILLE. On a l’impression que d’une part une machine roule à grande vitesse et que d’autre part une tortue avance sur cette même voie. Le CPT reste sur place et ne fait montre d’aucun pouvoir.

En quête de visibilité, le Conseil Présidentiel de Transition et le Gouvernement du Dr Garry CONILLE oublient les 5 grands axes ou chantiers de la transition qui sont la sécurité publique et nationale ; le redressement économique, la réhabilitation des infrastructures, la sécurité alimentaire et sanitaire ; la conférence nationale et la question constitutionnelle ; l’État de droit et la justice ; les élections pour le renouvellement du personnel politique. C’est de la bonne  guerre entre l’ambition et l’inaction.

Alors que la gouvernance transitoire devrait travailler en commun accord pour sortir le pays du marasme. Ces deux organes exposent une mauvaise image d’Haïti sur la scène internationale. Si les linges sales se lavent en famille, ici c’est sur la place publique. Ce qui met en doute la réussite et la capacité du CPT et du Gouvernement de transition d’offrir un mieux-être à la population haïtienne. Avec cette bataille acharnée entre le CPT et le Gouvernement, les problèmes du pays sont encore très loin d’être résolus. Aura-t-on une nouvelle transition en Haïti avant la tenue des élections générales dans le pays? On attend encore !

Juste un clin d’œil !