À la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le Coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Laurent SAINT-CYR, a lancé, ce jeudi 25 septembre 2025, un appel pressant à la communauté internationale pour aider Haïti à rétablir la paix, renforcer la sécurité et créer les conditions d’élections crédibles.
Dans un discours marqué par la gravité de la crise, il a décrit Haïti comme un pays en proie à une « guerre interne », opposant gangs armés et population désarmée. Il a rendu hommage aux policiers haïtiens et aux contingents kenyans tombés dans la lutte contre les groupes armés. Selon lui, la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) reste insuffisante et nécessite la création, par le Conseil de Sécurité, d’une force dotée d’un mandat clair et de moyens adéquats pour neutraliser les gangs. Il a également insisté sur la nécessité de combattre le trafic d’armes et les financements extérieurs alimentant la violence.
Sur le plan politique, le Président du CPT a rappelé que la transition repose sur trois priorités : la sécurité, l’organisation des élections et la relance économique. À ce titre, il a affirmé que 85 % des centres de vote sont déjà identifiés, que 70 % du personnel électoral est mobilisé et que 65 millions de dollars ont été réservés pour financer le processus. Mais il a averti que « sans sécurité, aucune élection crédible ne pourra avoir lieu ».
S’agissant du développement, Monsieur SAINT-CYR a plaidé pour un passage de l’aide internationale à l’investissement productif. Il a présenté un plan de création de pôles économiques dans le Grand Nord et le Grand Sud, axés sur l’agro-industrie, le textile, les énergies renouvelables et le tourisme. Il a aussi insisté sur l’importance du renouvellement de la loi américaine HOPE/HELP, jugée cruciale pour l’emploi et la réduction de la migration.
Le Coordonnateur du CPT a également évoqué la mémoire historique, rappelant le bicentenaire de la rançon imposée par la France en échange de la reconnaissance de l’indépendance d’Haïti. Il a appelé à des réparations, « dans un esprit de vérité et de justice », tout en saluant certains gestes symboliques récents de Paris. La diaspora haïtienne a aussi été mise en avant comme « pilier du développement national », avec un appel à ce qu’elle soit traitée partout avec respect et dignité.

En conclusion, Laurent SAINT-CYR a exhorté la communauté internationale à agir « sans délai », estimant que « chaque minute perdue coûte des vies ». Il a averti que l’inaction et le silence seraient assimilés à une forme de complicité. Pour lui, la paix en Haïti n’est pas seulement une urgence nationale, mais une nécessité pour la stabilité de la Caraïbe, des Amériques et du monde.
Juste un clin d’œil !