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Justice

50 mois d’attente d’une justice qui reste une quête inachevée

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Cinquante mois après l’assassinat de Jovenel MOÏSE, l’attente reste entière. Aucun procès n’a encore été finalisé en Haïti, malgré une longue liste de suspects. Les condamnations prononcées aux États-Unis n’apportent qu’un oufff de soulagement limité face à la paralysie judiciaire haïtienne. L’espoir d’un processus clair, complet et crédible continue de s’éloigner, 50 mois après.

 

Le Président Jovenel MOÏSE a été assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, dans sa résidence privée à Pèlerin 5. Immédiatement après le crime, plusieurs suspects, dont des membres de l’équipe d’attaque tels que James SOLAGES et Joseph VINCENT, ont été interpellés. La police a montré ces arrestations à la presse, suscitant l’espoir d’avancées rapides.

D’autres arrestations ont suivi dans le cadre de ce dossier, notamment Miradieu FAUSTIN, ancien militaire, Emmanuel LOUIS, Inspecteur de police, et Joseph Félix BADIO, principal suspect dans l’affaire, arrêté le 19 octobre 2023.

Plus de 40 personnes ont été arrêtées ou mises en examen dès l’été 2021, dont une majorité d’anciens militaires colombiens. Ce contingent a grimpé à 51 inculpés officiellement, incluant des figures politiques comme la veuve de MOÏSE, Martine MOÏSE ou l’ancien Premier Ministre Claude JOSEPH. Mais la justice haïtienne ne parvient pas à tenir un procès visible et abouti. Les audiences sont constamment reportées.

Si la justice traîne en Haïti, ce n’est pas le cas aux États-Unis. Le vendredi 2 juin 2023, Rodolphe JAAR est condamné à perpétuité. Le vendredi 27 octobre 2023, Germán Alejandro Rivera GARCÍA reçoit la même peine. Le mardi 19 décembre 2023, John Joël JOSEPH, ancien sénateur haïtien, écope également de la perpétuité. Le vendredi 9 février 2024, Joseph VINCENT, ancien informateur de la DEA, est condamné à perpétuité. Le vendredi 1er mars 2024, Mario Antonio Palacios PALACIOS reçoit la même sentence. En mai 2024, Frederick Joseph BERGMANN Jr. est condamné à neuf ans de prison.

Ces peines traduisent une certaine mesure de justice dans les juridictions américaines. Mais pour les Haïtiens, tant que les procès restent bloqués à domicile, la quête de justice demeure inachevée.

Un système judiciaire grippé par la pression politique

Greffiers, juges et commissaires du gouvernement font l’objet de pressions constantes. Des menaces de mort ont même visé certains employés judiciaires pour refuser d’associer des noms à des instigateurs présumés. Cette atmosphère pèse lourd sur l’impartialité des procédures. Des responsables politiques sont mis en cause, inculpés ou désignent des coupables. L’opinion publique s’interroge sur la neutralité du système. L’État haïtien apparaît de plus en plus impuissant, voire corrompu, aux yeux de nombreux citoyens.

Cinquante mois après l’assassinat, la justice en Haïti reste à l’arrêt. Aucun coupable n’a été condamné dans le pays. Même si des décisions judiciaires fermes ont été rendues aux États-Unis, elles ne suffisent pas à apporter la paix aux Haïtiens, qui souhaitent une justice tangible, dans leur histoire et dans leur pays.

Chaque année, les autorités centrales rendent hommage au président disparu. Du côté de ses proches ou anciens collaborateurs, un tweet est publié chaque mois avec la mention « Justice pour le Président Jovenel ». Sa veuve, attendue à plusieurs reprises, évoque l’insécurité comme obstacle à sa comparution devant un juge en Haïti. Une chose est sûre : la justice pour le Président MOÏSE ne semble pas pour demain.

Juste un clin d’œil !

 

 

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