Mission multinationale en Haïti : Les kenyans paient le prix fort de la MMAS

Depuis leur arrivée en juin 2024 dans le cadre de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS), les soldats kenyans déployés en Haïti font face à une situation de plus en plus difficile. D’après des témoignages recueillis par l’agence espagnole EFE, ils se disent isolés, sous-équipés et confrontés à une violence extrême sans soutien suffisant des autres contingents.

Selon plusieurs sources, les forces kenyanes seraient les seules à mener des opérations offensives contre les gangs armés qui contrôlent une grande partie de Port-au-Prince. En revanche, les autres troupes engagées venues du Guatemala, du Salvador, du Belize, de la Jamaïque et des Bahamas se concentreraient sur des missions statiques ou la protection de sites stratégiques. Cette répartition des tâches est jugée inéquitable par les soldats kenyans, qui dénoncent des conditions de terrain extrêmement périlleuses.

À cela s’ajoute un manque d’équipement préoccupant. Plusieurs véhicules blindés seraient hors service, obligeant les troupes à se déplacer à pied dans des zones dominées par des groupes criminels lourdement armés. Le manque de coordination entre les contingents complique davantage les opérations.

Les frustrations se multiplient également sur le plan administratif. Certains soldats kenyans affirment ne pas avoir été payés depuis les premiers mois de leur mission. D’autres dénoncent des pratiques de favoritisme, où certains militaires évitent les zones de conflit grâce à des passe-droits internes.

Alors que les pertes humaines s’accumulent et que les tensions grandissent au sein du contingent, un sentiment d’abandon s’installe. Ce qui devait être une mission internationale de soutien se transforme, pour les soldats kenyans, en un combat mené presque seuls.

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