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Société

Être mère en Haïti : C’est donner la vie, et lutter pour la sauver

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Être mère en Haïti, aujourd’hui, c’est porter sur son dos bien plus que des enfants. C’est porter, entre autres, un pays en ruine, un quotidien brisé par la peur, la douleur et l’incertitude. C’est se battre, chaque jour, pour protéger, nourrir, soigner, consoler… C’est vivre avec l’angoisse permanente qu’un jour, un fils ne rentrera pas. Qu’une fille soit enlevée, violée ou tuée.

 

Chaque dernier dimanche du mois de mai, Fête des Mères, dit-on, est un jour de fleurs, de vœux, de gestes tendres, parfois même de cadeaux. Mais en Haïti, combien de mères peuvent vraiment célébrer aujourd’hui ? Combien ont le cœur à la fête dans un pays où l’insécurité fauche des vies, détruit des familles, et sème la peur jusque dans les berceaux ?

Dans les quartiers les plus exposés à la violence des gangs, les mères sont souvent les premières victimes collatérales d’un conflit qui ne dit pas son nom. Elles fuient avec leurs enfants, dorment dans des écoles transformées en abris, mendient un peu de paix. Certaines perdent tout, leur maison, leur emploi et même leur dignité. D’autres perdent l’essentiel, un enfant arraché, un corps souillé, une âme brisée.

Le viol est devenu une arme de guerre. Des femmes, des jeunes filles, parfois des fillettes sont agressées en présence de leurs proches. Les mères assistent impuissantes à l’effondrement de leurs familles, au mépris de leurs corps et de ceux de leurs enfants. Et trop souvent, elles se voient obligées de se taire par honte, par peur de représailles, par absence de justice.

La justice, parlons-en. Où est-elle, quand des centaines de plaintes ne trouvent aucun écho ? Quand les agresseurs sont connus, mais protégés ? Quand l’impunité règne, et que les mères n’ont pour seule réponse que le silence ou l’exil ? L’État, impuissant ou complice, abandonne les femmes à leur sort, et les ONG ne peuvent aucunement couvrir toutes les blessures.

Pourtant, elles tiennent. Elles continuent. Elles trouvent, malgré tout, la force de se lever, de soigner, de nourrir, d’aimer. Ce courage silencieux, ce combat quotidien, personne ne devrait l’ignorer. Car protéger les mères, c’est protéger la société tout entière.

En cette Fête des Mères, pensons à elles. Non pas avec des fleurs, mais avec des actions. Pas avec des discours, mais avec des engagements. Il est temps d’écouter, de protéger, de réparer. Parce qu’aucune mère ne devrait souffrir d’avoir donné la vie.

Rendons hommage à celles qui tiennent encore debout, malgré tout. Celles qui pleurent en silence, mais continuent de nourrir, de soigner, d’aimer. Offrons-leur plus qu’un mot. Offrons-leur l’engagement de bâtir, ensemble, un pays où donner la vie ne sera plus un risque, mais une promesse. Pour les mères haïtiennes, le plus beau cadeau serait la sécurité.

Juste un clin d’œil !

 

 

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