La mort tragique de Wanderson ZAMY, 19 ans, a été l’élément déclencheur d’une mobilisation sans précédent de la jeunesse haïtienne. Tombé sous les balles d’un agent de sécurité du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), le 18 août dernier, le jeune influenceur a provoqué une onde de choc dans tout Delmas. Ce jeudi 21 août, plusieurs centaines de jeunes, étudiants, blogueurs et créateurs de contenu, ont parcouru les rues de Delmas 83 pour réclamer justice et dénoncer la banalisation de la violence par les autorités.
Vêtus pour la plupart de maillots blancs, symbole de paix et de mémoire, les manifestants ont marché pacifiquement en scandant « Justice pour Wanderson ZAMY! ». Tout au long du parcours, ils ont porté et déposé des cierges allumés sur le lieu du drame, transformant l’espace en un symbole de recueillement et de protestation. Ce geste collectif traduit une colère profonde mais également un appel à la responsabilité de l’État et des forces de sécurité.
Pour beaucoup, cette marche marque un tournant dans la posture de la jeunesse haïtienne, longtemps silencieuse face à l’impunité et aux violences armées. Les manifestants ont dénoncé l’inaction des autorités et l’absence de mécanismes efficaces pour protéger les citoyens, particulièrement les jeunes, souvent exposés aux violences urbaines et aux abus. Selon certains participants, la mort de ZAMY représente « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » et justifie la mobilisation immédiate et déterminée de leur génération.
Ancien élève du Collège Canado-Haïtien, Wanderson ZAMY était aussi un créateur de contenu suivi par de nombreux jeunes sur les réseaux sociaux. Son décès, survenu alors qu’il se trouvait à moto près du MENFP au moment où des stagiaires réclamaient leurs lettres de nomination, illustre les dysfonctionnements dans la gestion de la sécurité des institutions publiques. La jeunesse voit en cet incident un symbole de la fragilité de la protection offerte par l’État.
Cette mobilisation pacifique, mais déterminée, est également un signal fort lancé aux autorités gouvernementales : la jeunesse haïtienne décide enfin d’élever la voix et d’exiger que justice soit rendue, non seulement pour Wanderson ZAMY, mais pour tous ceux dont la vie est menacée par la violence quotidienne. Appelant à une enquête sérieuse, indépendante et réclamant vérité et responsabilité.
Au-delà de l’émotion, cette marche prouve ailleurs la volonté d’une génération de ne plus rester passive. Elle illustre un changement dans le rapport au pouvoir, les jeunes passent de spectateurs à acteurs, exigeant transparence et justice dans un pays où la violence est devenue tristement ordinaire.
Juste un clin d’œil !
