Insécurité

Prophane VICTOR : La face sombre d’un parlementaire

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Un rapport explosif de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), publié le 27 mars 2025, révèle l’implication directe de Prophane VICTOR, ex-député de Petite-Rivière de l’Artibonite, dans la création et la gestion d’un réseau criminel complexe mêlant trafic d’armes, blanchiment d’argent, enlèvements et assassinats.

 

Selon le document, tout débute en 2015 lorsque VICTOR fonde le gang « Gran Grif », avec pour objectif initial de forcer son accession au Parlement par la violence. Composé de membres recrutés dans sa commune natale, le gang se transforme rapidement en une organisation criminelle à l’échelle nationale, responsable de nombreuses exactions dont enlèvements, exécutions sommaires, extorsions, incendies et plus encore.

L’enquête met en évidence une organisation familiale dont son fils Jensen Ghandi VICTOR gérait les finances, son frère Claudel assurait la logistique, et son cousin Eder VICTOR servait d’intermédiaire pour les transactions illicites. Cette structure permettait un contrôle strict, une loyauté interne renforcée et une résistance à l’infiltration policière.

Des crimes d’envergure nationale

Parmi les faits les plus graves, figure le massacre de Liancourt, survenu le 25 janvier 2023, où plusieurs civils ont été exécutés en public, notamment Kether LOUIS et Mackès BADIN. Ces actes visaient à intimider la population et museler toute opposition dans la région.

Parallèlement, l’ancien député a mis en place une façade légale à travers l’entreprise CELISE, spécialisée dans la fabrication et la vente de bouteilles plastiques. Cette société servait à blanchir des fonds illicites, dissimulant l’origine criminelle de ses revenus.

Corruption au sein de l’appareil d’État

Le rapport pointe également du doigt l’implication de fonctionnaires de police, notamment les agents Pierre Paul BALAN et Peterson AUGUSTIN, accusés d’avoir facilité des trafics d’armes en faveur du gang. Des documents saisis, talons de chèques, relevés bancaires, messages cryptés confirment l’utilisation de fonds publics détournés via des prête-noms et entreprises fictives.

Des flux financiers révélateurs

Le rapport détaille plusieurs transactions financières suspectes, dont une somme de 350,000 gourdes discutée avec Magalie HABITANT, présumée partenaire du réseau, pour l’achat de munitions. D’autres montants 113,775 et 10,200 gourdes ont été retrouvés entre les mains de proches de VICTOR, suggérant leur utilisation dans des opérations criminelles ou politiques.

Pire encore, le présumé criminel aurait versé une importante somme d’argent à Odma LOUISSANT, un chef de gang, pour assurer son élection à la députation, prouvant un lien direct entre criminalité organisée et processus électoral.

Enfin, le rapport évoque un paiement d’un million de gourdes à Ezéchiel ALEXANDRE alias « Ze » dans le cadre d’une mission de récupération d’otages, illustrant le recours aux gangs pour gérer des activités criminelles d’envergure.

Devant la gravité des accusations, le Conseil de Sécurité de l’ONU a imposé des sanctions ciblées à l’encontre de Prophane VICTOR. Toutefois, en Haïti, la peur et l’impunité continuent de protéger l’ancien parlementaire, dont l’influence demeure intacte dans certains cercles politiques et institutionnels.

Le cas de Prophane VICTOR illustre un malaise structurel profond, celui d’un État infiltré par le crime organisé, où la frontière entre pouvoir politique et délinquance s’estompe, menaçant les fondements même de la démocratie et de l’ordre public.

Juste un clin d’œil !

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