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Justice populaire: Doit-on craindre une guerre civile ?

Published

2 ans ago

mai 10, 2023

Depuis lundi 24 avril 2023, la population se trouve dans une situation de représaille face à la violence et la terreur des bandits armés. Dans plusieurs zones de la capitale et dans plusieurs villes de province, des membres de la population, en colère, ont lancé un mouvement baptisé « BWA KALE », ce dernier consiste à traquer des présumés bandits ensuite les lyncher ou les brûler vifs. Un nombre considérable de bandits ont déjà été tués et calcinés par des membres de la population. C’est la chasse aux sorcières contre les membres des gangs armés.

Face à l’inaction, le mutisme et l’incapacité du gouvernement de facto dirigé par Ariel Henry d’instaurer un climat sécuritaire stable dans le pays depuis plus de 20 mois, la population à bout de souffle face à l’insécurité généralisée, la violence des gangs armés et l’indifférence des autorités policières et judiciaires, est déterminée à sortir de sa léthargie pour donner une réponse aux bandits. Elle décide donc de se faire justice, vu que l’État haïtien est incapable de jouer ce rôle.

Très décrié pour n’avoir même pas osé lever le petit doigt, voire poser une action concrète face à l’arrogance et l’atrocité des gangs armés qui alimentent le phénomène de l’insécurité qui tourmente les citoyens, le locataire de la Primature s’est opposé catégoriquement à ce mouvement populaire: « L’insécurité dans laquelle nous vivons est révoltante. Mais, ne laissons pas les mauvais plans nous faire jouer à des jeux sordides », a déclaré Dr Ariel Henry.

Le Chef du Gouvernement demande à la population de travailler de préférence en synergie avec la Police Nationale d’Haïti (PNH) pour mettre les gangs armés hors d’état de nuire. Il met en garde tous ceux qui voudraient politiquement prendre d’assaut le mouvement populaire « BWA KALE ».

Une population assoiffée de paix et de justice

Plusieurs citoyens, interviewés par la rédaction de Clin D’œil Info(CDI), expriment leur contentement face à cette vengeance populaire qui arrive, selon plus d’un, tardivement. Toutefois, ils exhortent la population à la prudence et à veiller à ce que le mouvement ne soit pas politisé. Ils invitent ses pairs à travailler de concert avec les forces de l’ordre pour éviter de tuer des innocents à la place des vrais malfrats qui doivent payer pour tant de crimes commis contre un peuple innocent.

Questionnés sur la sortie du locataire de la Primature, les membres de la population renvoient les déclarations d’Ariel Henry à des promesses gouvernementales fallacieuses. Ils croient que la population doit aussi bien lutter contre les bandits à cravate, car, soutiennent-ils, les bandits à sapates n’agissent pas seuls; les politiciens malhonnêtes sont autant plus gangs que ceux qui exécutent leurs ordres. Ils mettent en garde les bandits qui veulent exercer des pressions psychologiques sur la population pour les intimider à abandonner le combat.

« Nous voulons une Haïti avec un climat sécuritaire viable. Pour cela, nous devons nous préparer davantage. Il faut poursuivre avec cette lutte dans toutes les zones qui sont occupées par ces gangs armés. Toutefois, il faut éviter de tuer des innocents à la place de ces criminels », a lancé un citoyen.

« Lutter contre ces gangs, c’est une très belle initiative parce qu’ils nous kidnappent et ils nous violent. Toute la population haitïenne doit se soulever pour mettre un terme au règne de ces individus qui nous empêchent de vaquer librement à nos activités », a scandé cette jeune dame requérant l’anonymat.

Les citoyens sont très affirmatifs quant à la négligence des autorités gouvernementales à instaurer un climat de paix dans le pays, il en est de même pour les partenaires internationaux qui font montre d’une extrême indifférence à aider au rétablissement de la sécurité, ce qui pourrait permettre à la population de vaquer librement sur tout le territoire national. Face à cette situation, ils croient fermement qu’un mariage entre la population et la Police Nationale d’Haïti est la meilleure formule pouvant résoudre ce problème. Ils restent confiants que malgré de nombreux problèmes auxquels la PNH est confrontée ces dernières années, la Police peut freiner la violence des gangs armés.

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